Amine Russo (dirigeant d’I Mutun) : « Il est préférable de sous-traiter certaines tâches et d’exceller dans d’autres »

Amine Russo est le dirigeant d’Imutun, une application mobile qui permet de faciliter l’apprentissage des mutuns (œuvres originales écrits par des grands savants de l’Islam). Dans cette interview exclusive, ce serial entrepreneur (il gère également Sounnah Store, une boutique islamique en ligne)  nous explique les raisons de son choix d’être devenu chef d’entreprise, et apporte quelques conseils précieux pour concilier vie professionnelle et religieuse. Avec The French Com, votre agence de communication éthique, appuyez sur « Lecture » et laissez-vous guider !
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Amine, vu par Russo :


– Racontez-nous un peu votre cursus scolaire.

Je suis issu d’une formation comptable (BTS COMPTABILITE) en alternance, j’avais commencé la 3 année (DCG) mais j’ai du arrêter pour des raisons de santé – Qadar Allahou –

– Quel est votre parcours professionnel avant de devenir le responsable de I Mutun ?

J’ai travaillé en temps que comptable dans plusieurs sociétés, puis je me suis lancé dans le social en tant que veilleur de nuit dans des foyers pour enfants en difficulté. Pour finir, j’ai travaillé chez un grossiste de viande halal.

– Comment vous est venue l’idée de devenir chef d’entreprise ?

Malgré mes différents boulots, al hamdoulileh j’ai toujours pu pratiquer ma religion car c’était une priorité. Allah m’a facilité. Cependant, j’avais quand même besoin de plus de liberté. Voyager quand j’en ai envie par exemple.

– Quel type d’entrepreneur êtes-vous ? Vous êtes plutôt fonceur ou réfléchi ?

Je suis plutôt quelqu’un qui réfléchit en temps normal, puis qui fonce quand c’est le bon moment. A trop réfléchir on ne fait rien, et on peut tomber dans la procrastination.

– Quelles sont vos passions et passe-temps favoris ?

J’aime beaucoup passer du temps avec les frères pour me relaxer. Il nous arrive de partager des activités comme le football par exemple.

Serial entrepreneur :

– Amine Russo, présentez-nous le concept de I Mutun. Quel est son modèle économique ?


iMutun est une appli mobile qui permet de faciliter l’apprentissage des mutuns grâce à un système de découpage et de répétition Elle est vendue 1,99 euros et son financement économique repose sur le nombre de vente.

– Comment a été le lancement ? Le succès fut-il rapide ou plus long à se dessiner ?

Le succès est un bien grand mot… Le but de cette application était plutôt de faire profiter les musulmans de fonctionnalités qui les aideraient à apprendre. Cependant, al hamdoulileh nous sommes rentrés dans nos frais.

– Quelles stratégies de communication allez-vous utiliser pour vous faire connaître ?

Essentiellement les réseau sociaux et le bouche à oreille.

– Etes-vous satisfait des premières retombées générées par I Mutun ? Sinon, qu’est-ce qui vous manque à votre avis pour atteindre de bons chiffres ?

Al hamdoulileh je ne me plains pas. C’était un challenge, je l’ai fait et je suis aujourd’hui très satisfait.

– Pourquoi avoir choisi de cibler la population musulmane ?

Car je suis moi-même musulman et j’estime qu’il existe un gros potentiel au sein de la communauté. Beaucoup de choses restent à accomplir, et des marchés sont encore vierges. Connaissant leurs attentes, c’est plus facile pour moi de cibler leurs besoins.

– En marge de I Mutun, vous gérez Sounnah Store , une e-boutique proposant des articles islamiques. Comment vous distinguez-vous des autres e-boutiques islamiques ? Il semblerait que vous accordez une grande importance à vos livres notamment, que vous contrôlez sans cesse ?

Al hamdoulileh , nous travaillons actuellement sur le développement de Sounnah Store. Cela fait 4 ans que nous sommes une boutique islamique et ce n’est que récemment que nous avons intégré la toile. Concernant les livres, nous essayons de faire attention à plusieurs choses, comme les savants qui ont écrit les livres, ou encore les éditions qui les publient. Car les livres en français ne sont que de simples traductions de la langue arabe, et cela demande des compétences linguistiques et religieuses solides (avoir un bon minhaj surtout).

– Comment arrivez-vous à gérer les deux activités ? 

Je m’organise et je ne fais pas tout moi-même, car c’est la clé de la défaite !! On ne peut pas être monsieur le directeur, monsieur le comptable, monsieur le webmaster, monsieur le commercial etc… Il est préférable de sous-traiter certains tâches et d’exceller dans d’autres.

Regard d’un chef d’entreprise

– Quelles sont vos plus grandes satisfactions depuis que vous êtes chef d’entreprise ? Vos plus grandes désillusions ?

J’ai pu voyager 4 fois depuis que je suis chef d’entreprise al hamdoulileh. 3 fois en Egypte et une fois aux Emirats. Mes plus grandes désillusions sont les fois où nous avons fait confiance à des clientes pour un paiement, et que nous n’avons jamais rien reçu…


– Vous vous êtes installé, comme de plus en plus d’entrepreneurs musulmans, aux Emirats. Quelles différences avez-vous constaté d’un point de vue business entre la France et les EAU ?

J’étais aux Emirats, cependant je suis aujourd’hui en Egypte al hamdoulileh.

– Quelles sont, selon vous, les 3 qualités que l’on doit retrouver chez un bon chef d’entreprise ?

Crainte d’Allah – Organisation – Sérieux

– Quelles sont les entreprises musulmanes qui vous séduisent le plus ? Et d’une manière générale (toutes confondues) ?

J’aime beaucoup ce que fait DC Jeans et Custom Qamis.

– Comment votre foi vous aide dans votre activité professionnelle ?

C’est la chose la plus importante à mon humble avis. Lors des coups durs, on se dit c’est Allah qui nous a prédestiné cela. Ensuite, elle nous aide à ne pas consacrer toute notre journée au travail, car c’est un cercle vicieux. Vous passez des heures devant l’ordinateur (même en état de fatigue) et quand vous faites le point, vous n’avez pas été productif. Et le pire c’est que vous avez délaissé votre temps consacré à votre religion.


– Pour terminer, quel(s) conseil(s) donneriez-vous à vos frères et sœurs entrepreneurs ?

Bien sûr de craindre Allah car c’est le plus important, de s’en remettre à Lui car c’est lui qui donne la subsistance. Et de ne pas consacrer tout son temps à son travail, de laisser un temps pour la religion, car ces sociétés ne nous serviront à rien. Elles sont juste une cause pour que l’on puisse manger…

Propos recueillis par Fateh Mezenner

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