Comment faire accepter une nouvelle technologie à vos clients ? Le M.A.T de Davis (1986)

Prélude

Le Modèle d’Acceptation de la Technologie (MAT ou TAM en anglais) est une théorie proposée par Davis en 1986 au travers d’une thèse intitulée « A Technology Acceptance Model for empirically testing new end-user information systems: Theory and results » soutenue au MIT.

Ce modèle, qui s’est basé sur la Théorie de l’Action Raisonnée (Fishbein et Ajzen, 1975), fait partie des travaux les plus importants en matière de recherche en Système d’Information. Il est, à l’instar de la TAR, issu également du domaine de la psychologie sociale : certains concepts et principes généraux seront donc de nouveau empruntés à cette discipline (intention, attitude, comportement, etc…).

De manière plus précise, ce modèle a pour ambition d’expliquer le mécanisme d’acceptation d’une technologie par les individus. C’est pourquoi, dans le cadre de notre approche, cette théorie prend donc une importance toute particulière pour nous puisqu’elle entre, a priori,  de manière explicite et concrète dans une logique explicative de  notre problématique.

Présentation générale

Comme vu précédemment, le modèle d’acceptation de la technologie reprend en partie la théorie de l’action raisonnée de Fishbein et Ajzen (par exemple, la notion d’intention va de nouveau être centrale dans ces travaux). En effet, selon l’auteur, l’intention d’usage d’une technologie va être déterminante dans la compréhension du comportement du sujet étudié.

Cela dit, la démonstration de F. D. Davis se distingue de celle de Fishbein et Ajzen en ce sens que Davis a ajouté deux notions fondamentales dans sa théorie pour expliquer l’adoption d’un comportement : l’Utilité Perçue (UP) et la Facilité d’Utilisation Perçue (FUP).

L’Utilité Perçue :

Selon Hellriegel et alii (1992), l’Utilité Perçue serait « le degré avec lequel une personne pense que l’utilisation d’un système particulier pourra améliorer sa performance au travail ». L’ « Utilité », issue du champ lexical d’ « Utile » se définit comme une chose capable d’être utilisée avantageusement. Le second mot, « perçue », issue de la « perception », renvoie à des concepts de représentation psychologique que se font les individus sur un objet, un comportement. Comme toute représentation humaine, la perception subodore une part plus ou moins forte de subjectivité.

La Facilité d’Utilisation Perçue :

Selon Van Der Heijden (2003), la FUP peut être vue comme le degré de simplicité d’utilisation qu’une personne confère à un système donné ». La facilité étant définie comme l’absence ou la minimisation de toute difficulté ou grand effort de la part de l’individu. Comme pour l’UP, la FUP suggère une part de subjectivité.

En dehors de son intérêt initial permettant de mieux appréhender les mécanismes d’acceptation d’une technologie, le MAT permet également de mettre en évidence l’impact des variables exogènes que sont l’UP et la FUP sur le comportement par rapport à des variables endogènes comme le serait le sentiment et la croyance comportementale.

Schéma de la version originelle du MAT (Davis, 1986) :

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